Trois sujets émergent en ce début d’année, la préservation des sols agricoles, les énergies renouvelables, l’aménagement doux des montagnes


 

Fin 2021 une lave torrentielle a enseveli le funiculaire de St Hilaire, symbole de transition douce : entre plaine et montagne, entre passé et présent. Et une nouvelle vague de Covid est venue nous submerger.

 

Il ne suffit pas d’accuser le seul changement climatique de ces calamités : bien d’autres effets de l’activité humaine, comme la pollution, la perte de biodiversité et la surexploitation des ressources, la destruction et l’imperméabilisation des sols, nous réservent de mauvais réveils, retournant contre nous des forces que nous croyions naïvement avoir maîtrisées.

La Transition ne sera pas toujours douce. Collapsologie dites-vous ? En important ce concept à dessein inquiétant, Pablo Servigne a su lui donner un sens positif : la solidarité dans l’action. Ce n’est pas parce que les choses vont mal se passer qu’il faut baisser les bras, c’est au contraire le moment de nous retrousser ensemble les manches !

Et les chantiers ne vont pas manquer en 2022 pour préparer à notre territoire un avenir, qu’on n’ose plus dire « meilleur ». Autosuffisance alimentaire, énergétique, économique en général, nous en sommes bien loin : il est temps de nous en inquiéter, en optimisant l’usage de nos ressources, à commencer par les sols de notre vallée et la beauté de nos montagnes, et en construisant des solidarités à toutes échelles.

– La conservation des sols agricoles est un impératif qui rejoint désormais celui de préserver les espaces naturels, dans la politique nationale du Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Les Zones d’Activité Economique (ZAE) ne peuvent plus s’étaler comme par le passé : il faut réhabiliter nos friches industrielles « quel qu’en soit le coût », tout en développant les cultures vivrières sur les terres conservées.

Nous serons donc attentifs et actifs sur les nouveaux projets de ZAE, à commencer par celui de Grignon à Pontcharra. Et parallèlement nous préparons un film sur les nouvelles formes d’agriculture opérationnelles dans la vallée.

– Après la Houille Blanche, intensément exploitée en Belledonne, le Solaire est une véritable nouvelle énergie potentielle pour notre territoire. Mais son exploitation ne doit pas venir en concurrence avec d’autres utilisation des sols, auxquelles elle doit se combiner. Les diverses surfaces imperméabilisées ne manquent pas pour accueillir des panneaux photovoltaïques.

– En revanche la méthanisation peut être une fausse bonne idée, en concurrence avec l’alimentaire ou la régénération des sols.

– De même le bois-énergie ne se conçoit que comme sous-produit d’utilisations plus nobles, car le bois est une ressource qui ne se renouvelle que lentement.

Nous serons vigilants sur les projets énergétiques qui risquent de se multiplier, en privilégiant la combinaison des usages, et en n’oubliant pas que le premier gisement d’énergie se trouve dans la sobriété.

– La montagne, mieux qu’une simple ressource, est l’identité même de notre territoire, notre lieu de ressourcement par la beauté, la liberté, la découverte, l’écoute et la rencontre. Nous souhaitons respecter son authenticité et la qualité de vie de ceux qui ont choisi d’y habiter. La fréquentation de la montagne doit donc être organisée à bénéfice réciproque, en évitant à la fois le suréquipement touristique (neige et retenues artificielles, accès motorisés, constructions anarchiques), et le sous-équipement en services publics.

Nous serons partenaires attentifs des instances de réflexion sur la transition des stations vers le 4-saisons, et sur le concept des « Camps de Base https://espacebelledonne.fr/un-schema-des-activites-de-pleine-nature-pour-belledonne-bienvenue-a-mathieu-son-nouveau-coordinateur/ » activités de pleine nature, que nous souhaitons respectueuses de l’environnement montagnard et du réseau des espaces naturels protégés, par ailleurs à compléter.

 


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